mercredi 1 novembre 2017

Eveiller l’espoir pour la nouvelle génération

103 318. C’est le nombre de personnes qui ont traversé la mer Méditerranée pour atteindre l’Italie de janvier à août 2017. 103 318 personnes, la plupart d’entre elles étant des jeunes qui ont tout quitté – pays, épouse, famille –, pour chercher un avenir meilleur, une quête qui couta la vie à nombre d’entre eux.

Voilà le visage de la pauvreté, celui d’un immense désespoir qui amène les gens à risquer leur vie pour un eldorado qui, souvent, n’existe pas. Les promesses de l’Europe dissimulent une triste réalité pour les migrants. La plupart finiront par se retrouver à la rue ou dans des camps de migrants sans perspective d’améliorer leur sort.

Aux prises avec une pauvreté et une insécurité alimentaire croissantes, les jeunes sénégalais comptent parmi le grand nombre de jeunes africains qui ont perdu tout espoir pour l’avenir et décident de quitter leur pays. La situation est dramatique. L’économie du sénégalaise repose largement sur la culture et la pêche commerciales et l’exode des jeunes menace l’avenir de ces secteurs.

Que faire pour endiguer cet exode croissant des jeunes? Nous pouvons revaloriser l’agriculture de manière à ce qu’elle offre une carrière viable et un mode de vie attrayant pour les jeunes.

Lors de ma récente visite au Sénégal, j’ai rencontré des jeunes fiers de travailler dans le secteur agricole. Ils avaient mis en place un système de rotation des cultures leur procurant des revenus toute l’année. Ces jeunes prenaient part au projet Fermiers pour l’avenir mis sur pied par notre partenaire RESOPP, avec le soutien de Carrefour International. Cent jeunes, dont la moitié sont des femmes, ont reçu une formation en techniques agricoles modernes, agroécologie et gestion, afin d’acquérir les connaissances nécessaires à la mise en place du système. Ce modèle est peu coûteux et fournit aux jeunes un revenu et un travail stables, d’où un taux de rétention élevé.

Ce genre de projets est inspirant et a fait ses preuves dans d’autres pays comme la Bolivie, le Togo ou la Tanzanie, où nos partenaires, avec la collaboration de Carrefour, ont créé de nouveaux modèles d’agriculture qui procurent maintenant un revenu durable aux jeunes et à leur communauté. J’ai observé des résultats prometteurs. Ces projets sont des catalyseurs de changement qui peuvent transformer la perception qu’ont les jeunes de l’agriculture et leur ouvrir des perspectives d’avenir durables.


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